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Réserve naturelle de la Bailletaz

Bouquetin des Alpes
Bouquetin des Alpes dans la Réserve naturelle nationale de la Bailletaz, HERRMANN Mylène - PNV

La Réserve naturelle nationale de la Bailletaz se situe en haute Tarentaise sur la commune de Val-d’Isère, en rive droite de l’Isère. Sa superficie est d’un peu moins de 5 km². Elle est comprise entre les altitudes de 2050 m sur l’adret au-dessus du hameau du Fornet et 3602 m au sommet de la Tsanteleina. Elle est bordée au nord par la Réserve naturelle nationale de la Grande Sassière, à l’est par une petite portion du territoire italien et surtout par le vallon de Prariond dans le cœur du Parc national de la Vanoise, au sud par la vallée de l’Isère et la route du col de l’Iseran et à l’ouest par les pentes rocheuses sises sous l’aiguille du Dôme.

Le décret de création de cette réserve a été signé en décembre 2000. Il résulte de longues négociations débutées au début des années 1980 et concrétise un échange entre le déclassement de l’ancienne Réserve naturelle de l’Iseran et la protection de cet espace au titre de mesure compensatoire.

 

Carte de la Réserve naturelle de la Bailletaz

Gestion de la Réserve

L’État a confié la gestion de la Réserve naturelle nationale de la Bailletaz au Parc national de la Vanoise. Une convention définit les missions et obligations du gestionnaire. La bonne gestion de la réserve s’appuie sur un document diagnostic et programmatique : le plan de gestion. L'actuel plan de gestion couvre la période de 2014 à 2023. Un comité consultatif, où siègent des propriétaires, des usagers, des élus, des scientifiques et des associations de protection de la nature, nommés par le Préfet de la Savoie, examine la bonne mise en œuvre du plan de gestion. Ce comité s’assure de la préservation des patrimoines et de leur mise en valeur dans le respect de la réglementation.

 

Réserve naturelle nationale de la Bailletaz
Vue sur la Réserve naturelle nationale de la Bailletaz, HERRMANN Mylene - PNV

Patrimoines

Une cartographie détaillée des milieux naturels de la réserve a été effectuée en 2003 lors de la mise en œuvre du premier plan de gestion. Vingt-huit milieux différents ont été identifiés. Les milieux rocheux (falaises, éboulis, dalles, glaciers...) occupent environ 55 % de la surface totale. Les différents types de pelouses subalpines et alpines constituent l’autre grande catégorie de milieux naturels avec des pelouses calcaires ou acides et des pelouses de crêtes ventées. Les zones humides représentent seulement 0,5 % des habitats inventoriés.

C’est au sein des pelouses sommitales que pousse la plante la plus emblématique de la réserve : la Seslérie ovale. Toutes les populations françaises de cette endémique alpine sont localisées dans les deux réserves que sont la Baillettaz et la Grande Sassière. La bonne connaissance de l’évolution des populations de cette Seslérie ovale constitue un exemple d’objectif opérationnel du plan de gestion. Parmi les autres espèces végétales pour lesquelles la réserve a une forte responsabilité, citons la Drave de Hoppe. Cette autre espèce endémique alpine, très rare en France, ne bénéficie pas d’une protection réglementaire. Sa pérennité est liée à la protection de son milieu de vie : les éboulis de calcschistes d’altitude.

La faune de la réserve se compose de nombreuses espèces spécialisées des milieux d’altitudes. Les vertébrés sont les mieux connus. Les pentes bien exposées sont favorables à certains oiseaux comme le Monticole de roche, la Perdrix bartavelle, le Tichodrome échelette, etc. Les parties les plus hautes de la réserve sont le domaine du Lagopède alpin et du Lièvre variable. Particulièrement en hiver et au printemps, la Bailletaz est un site important pour l’alimentation du Gypaète barbu. La réserve assure aussi une continuité des territoires utilisés par les populations d’ongulés sauvages. Le versant, escarpé et orienté au sud, correspond également à une importante zone d’hivernage et de mise-bas pour le bouquetin et le chamois

Un inventaire des invertébrés aquatiques a été réalisé dans le lac de la Bailletaz en 2021. Les résultats montrent une diversité spécifique relativement faible : seules 9 espèces ont été recensées (2 trichoptères, 3 coléoptères, 1 hétéroptère et 3 bivalves). Ces données semblent témoigner d’une détérioration de la qualité de l’eau et d’un colmatage du fond. Des mesures de gestion seront mises en place prochainement afin de limiter l’eutrophisation du lac.

 

Drave de Hoppe
Drave de Hoppe, BLANCHEMAIN Joël - PNV

Activités et animations

Des gardes animateurs contribuent à faire découvrir les patrimoines de la réserve. Ils assurent également la maintenance des équipements (panneaux d’informations), la surveillance et participent aux missions scientifiques conduites par le gestionnaire. La réserve est traversée par un sentier de randonnée, mais en raison du dénivelé important (presque 1000 m entre le Fornet et le col de la Bailletaz), la fréquentation estivale reste modérée. Quant à la fréquentation hivernale, elle est anecdotique.

Depuis 2019, un sentier botanique est installé durant l’été le long du sentier. Une soixantaine d’ardoises permettent d’identifier les espèces les plus représentatives.

 

Pointes du Couart dessus
Pointes du Couart dessus, HERRMANN Mylène - PNV

Réglementation

Réglementation Réserve naturelle Bailletaz

La réglementation est rappelée sur des panneaux aux différents points d'entrées de la réserve.

  • Cueillette interdite : ni cueillette, ni prélèvement : animaux, plantes (génépi compris), minéraux et fossiles appartiennent au paysage.
  • Chasse interdite : pas de chasse ni d’arme, ici tous les animaux sont protégés.
  • Déchets interdits : pas de déchets, pour conserver une nature propre.
  • Feu interdit : pas de feu, pour éviter la dégradation des sols. Les feux stérilisent les sols pour des milliers d’années en altitude, et il faut entre 15 000 et 40 000 ans pour constituer 10 cm de sol sous nos latitudes. Chaque feu modifie le cycle de l’azote, du calcium, éléments essentiels pour les plantes.
  • Circulation des véhicules interdite : pas de véhicule à moteur, cet espace se découvre à pied.
  • Bruit interdit : ni bruit ni dérangement, pour la quiétude de tous.
  • Survol interdit et drone interdit : pas de parapente, planeurs ou autre sport aérien. Le survol à moins de 1000 m du sol est interdit, pour la tranquillité de la faune sauvage. Les drones sont également concernés par cette interdiction.
  • Chien interdit : les chiens ne sont pas autorisés, même tenus en laisse ou portés sur soi. En effet, les chiens sont identifiés de façon instinctive comme un prédateur par la plupart des espèces de la faune sauvage, ce qui génère un stress important. Les femelles gestantes peuvent avorter, les oiseaux abandonner leur couvée… De plus, les déjections de chien peuvent contenir des vers intestinaux provoquant une maladie mortelle chez le bouquetin et le chamois. Enfin, les chiens peuvent occasionner des dégâts sur les troupeaux domestiques, et perturber le travail des chiens spécialement autorisés (conduite, protection).
  • Camping interdit : pas de camping ni de bivouac, pour préserver la beauté des sites et éviter les pollutions. 
  • VTT interdit : la pratique du vélo n’est pas autorisée. Il s’agit ainsi de réduire les conflits d’usage avec les randonneurs, d’éviter la dégradation des sentiers et de limiter le dérangement de la faune.