4- Sociologie, enquête auprès des pratiquants en Vanoise
Les données présentées ici proviennent d’une enquête* sur la cohabitation entre sports de montagne et faune sauvage menée par le Laboratoire EDYTEM.
1272 entretiens ont été réalisés en hiver (skieurs de rando et raquetteurs) dans 4 massifs : les Aiguilles Rouges, les Bauges, Belledonne et la Vanoise.
Avec une meilleure connaissance des pratiquants et de leur perception de la faune sauvage, cette étude va permettre aux gestionnaires des espaces naturels de mieux sensibiliser au dérangement.
LA RENCONTRE
45 % des pratiquants ont vu un animal lors de leur rando (30 % dans les 3 autres massifs). Un chiffre qui peut laisser penser que la faune se porte bien en Vanoise mais qui doit aussi nous alerter sur la fréquence du dérangement de ces animaux.
« Lorsque je vois un animal, je n’ai pas forcément le sentiment de le déranger... mais je ne suis certainement pas seul à l’avoir vu durant l’hiver. Et puis il y a tous les animaux que je n’ai pas vu, mais qui eux m’ont vu ! »
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90 % des pratiquants indiquent s’arrêter pour observer l’animal, mais 6,8 % ont continué leur chemin, sans laisser le temps nécessaire à l’animal pour réévaluer sa distance de sécurité afin d’adapter sa réaction et limiter au mieux la perte d’énergie.
LA PERCEPTION DU DÉRANGEMENT
84 % des pratiquants pensent que ski de randonnée et raquettes peuvent déranger la faune sauvage.
Mais pour autant...
68 % des pratiquants pensent ne pas avoir dérangé la faune sauvage lors de leur sortie.
La perception du dérangement dépend principalement du comportement de l’animal au moment de la rencontre et de l’interprétation que nous en faisons !
Ainsi, c’est seulement si la modification du comportement de l’animal est jugée significative (il s’est enfui, il a émis un son ou il a changé d’attitude) que les pratiquants pensent avoir été source de dérangement.
Phénomène sociologique observé : la dissonance cognitive
Quand les croyances des individus entrent en contradiction avec leur comportement, ils adoptent des stratégies pour maintenir leur cohérence personnelle.
Par exemple, ils minimisent leur impact sur la faune ou reportent la responsabilité sur d’autres (les groupes, autres pratiquants, etc).
* Source de l'enquête :
Thèse de doctorat en sociologie de Léna Gruas (en cours) – Laboratoire EDYTEM,
Université Savoie Mont Blanc.
Encadrée par Clémence Perrin-Malterre (EDYTEM) et Anne Loison (LECA).
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