Durant deux jours, fin septembre, les 18 étudiants de la licence pro « agroécologie et transition en territoires de montagne » de l’université Savoie Mont Blanc ont réalisé, sur des alpages de Maurienne, une remise en état de prairies de fauche et d’alpages impactés par des dégâts dus à la présence de colonies de marmottes.
Si le Parc national de la Vanoise protège la biodiversité, l’activité agricole traditionnelle en alpage fait aussi partie de la vie du Parc. Elle façonne ses paysages et participe de l’identité du territoire.
Deux alpagistes du Parc, en Maurienne, sont confrontés à d’importants dégâts localisés, causés par la présence des marmottes : pierres risquant d’endommager les engins de fauche, trous pouvant déstabiliser les tracteurs et causer des dommages corporels aux troupeaux. L’herbe est également souillée par des rejets de terre. Une situation provoquant une perte d’une surface de pâturage pour les bêtes.
Les agriculteurs ont signalé le problème au Parc national de la Vanoise, qui a encadré deux stagiaires de BTS Gestion et protection de la nature en juin 2023, pour estimer les densités de ces populations de marmottes. Ces travaux ont fait ressortir une concentration très importante de terriers de marmottes sur les zones identifiées par les deux éleveurs, avec près de 640 trous recensés sur 10 ha sur un des alpages.
Ce problème lié à la présence des marmottes n’est pas nouveau et touche régulièrement des agriculteurs en cœur de Parc où la chasse de l’espèce est interdite. Avec la profession agricole, le Parc réfléchit pour trouver des solutions adaptées. Dans le cas présent, en lien avec le conseil scientifique du Parc national de la Vanoise, et pour agir, la licence pro « Agroécologie et transition en territoires de montagne » de l’Université Savoie Mont Blanc, coordonnée par l’enseignante Nathalie Cayla, a proposé un chantier pédagogique et citoyen.
Le chantier, qui s’est déroulé dans des conditions météo optimales, a permis la remise en état des prairies avec un épierrage minutieux : 3 tonnes de cailloux ont été récupérées sur l’un des sites, l’évacuation se faisant par tracteur.
Les étudiants ont pu ainsi rencontrer des acteurs de l’agriculture de montagne, comprendre les enjeux agricoles et l’organisation des exploitations, dans des milieux montagnards en constante évolution et apporter leur soutien à travers ce chantier. Ils ont apprécié d'avoir pu agir concrètement.
Une garde-monitrice du Parc a participé à l’opération. Au refuge de Plan du Lac, camp de base du groupe, elle a présenté aux étudiants les missions et les enjeux du Parc national de la Vanoise qui doit à la fois protéger la faune et soutenir l’activité agricole dans des milieux montagnards en évolution.
Les éleveurs, qui ont souligné la forte motivation des étudiants et la bonne organisation du chantier, se sont montrés satisfaits des résultats. Ce type d’opération n’en reste pas moins une solution ponctuelle, difficilement reproductible sur l’ensemble des alpages du cœur de Parc par la seule mobilisation des étudiants.
Ce chantier pilote réussi avec l’Université Savoie Mont Blanc pourrait ouvrir la voie à des chantiers citoyens ouverts plus largement à toutes celles et ceux prêts à retrousser les manches pour la conciliation des enjeux pastoraux et de la biodiversité en Vanoise.