Une journée d’échanges sur les techniques de restauration du patrimoine bâti s’est tenue le 22 octobre 2020 dans le cœur du Parc à Val-CenisTermignon en présence des différents services d’État et structures concernés (DDT, UDAP, CAUE, PNV). Inscrite dans le plan d’actions « patrimoine bâti » validé par le CA du Parc en novembre 2019, cette journée a permis d'échanger sur les savoir-faire traditionnels, les techniques de restauration actuelles et les outils à développer pour maintenir ces joyaux du paysage.
Depuis 2018, le Parc collabore avec un architecte indépendant afin d’accompagner gratuitement les propriétaires de la conception à la réalisation des projets de restauration. Fort des premiers retours positifs, le Parc souhaite poursuivre cette démarche d’accompagnement en déployant de nouveaux outils dans le but de renforcer une réappropriation locale de ce patrimoine d’exception et de valoriser les savoir-faire locaux. Dans cette optique, plusieurs pistes ont été identifiées lors de cette journée d’échanges.
L’organisation de « chantiers écoles » constitue une des propositions fortes, afin de faire participer les propriétaires et les artisans locaux. Outre la sensibilisation et la formation aux techniques traditionnelles, ces temps de mise en pratique sont propices aux échanges de techniques et d’astuces provenant tant de personnes qualifiées extérieures que d’artisans locaux et de propriétaires. Le patrimoine bâti restauré dans le cadre de ces « chantiers écoles » permettrait, par ailleurs, de disposer de références à suivre sur le territoire.
La mise en réseau des diverses parties prenantes d’un projet permet également de valoriser les artisans locaux acquis à cet objectif de protection du patrimoine et de trouver des solutions qui permettent des économies de chantier, tant par les techniques employées que le choix des matériaux : réemploi de matériaux sur place, valorisation des matériaux produits localement voire création de filières locales, etc. Ces solutions s’inscrivent pleinement dans la « culture constructive locale » et, par la même occasion, dans une démarche de développement durable.
Outre la mise en valeur et la promotion des savoir-faire locaux traditionnels, il est également apparu important réparer certaines erreurs du passé qui peuvent mettre en péril le bâti. Par exemple, l’emploi sur certains chalets d’enduit projeté au ciment au détriment de la chaux traditionnelle conduit à déstructurer et fragiliser les maçonneries. L’appui de laboratoires de recherche ou de bureaux d’étude spécialisés dans le domaine du patrimoine bâti pourrait contribuer à trouver des solutions facilement réalisables techniquement et acceptables économiquement.
Si le cœur de Parc est un espace protégé avec une réglementation forte et contraignante, il constitue également un lieu d’échanges au sein duquel l’établissement peut mobiliser ses ressources techniques, financières et humaines afin d’accompagner chaque propriétaire dans son projet. Les pistes de travail proposées lors cette journée vont dès à présent être étudiées par le Parc et ses partenaires pour voir de quelle manière elles pourraient se concrétiser.