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Réserve naturelle de la Grande Sassière

Vue sur la Tsanteleina et le Lac de la Sassière
Vue sur la Tsanteleina et le Lac de la Sassière, HERRMANN Mylène - PNV

La Réserve naturelle nationale de la Grande Sassière est située en Haute-Tarentaise sur la commune de Tignes en rive droite de l'Isère. Elle s'étend sur 22,33 km² et s'étage de 1798 m dans les gorges de la Daille à 3747 m d'altitude au sommet de l'aiguille de la Grande Sassière. Elle est bordée au nord et à l'est par la frontière italienne et au-delà par les vallées du Valgrisenche et du Val de Rhêmes ; au sud par la Réserve naturelle nationale de la Bailletaz sur la commune de Val-d'Isère et à l'ouest par la Grande Combe.

La création de cette réserve remonte à 1973, au titre d'une mesure compensatoire, suite au déclassement partiel de la Réserve naturelle nationale de Tignes-Champagny.

 

Carte de la Réserve naturelle de la Grande Sassière

Gestion de la réserve

Sa gestion a été confiée au Parc national de la Vanoise par l'État. Concrètement, le Préfet de la Savoie nomme un comité consultatif où siègent des propriétaires et des usagers, des élus, des scientifiques et des associations de protection de la nature, et des représentants de l'État. Ce comité examine la bonne mise en application du plan de gestion qui définit les objectifs et les opérations à mettre en œuvre pour la préservation des patrimoines et leur mise en valeur dans le respect de la réglementation. Le plan de gestion en cours couvre la période 2014 à 2023.

 

Réserve naturelle de la Grande Sassière
Fiches thématiques à l'entrée de le Réserve naturelle de la Grande Sassière, HERRMANN Mylène - PNV

Patrimoines

Une cartographie des milieux naturels a été effectuée à la création de la réserve. Son actualisation est programmée dans le plan de gestion en cours. Toute la palette des milieux de l’étage alpin est présente dans la réserve : les milieux rocheux (éboulis, falaises, glaciers) dominent très largement, viennent ensuite pelouses et prairies pour environ un quart de la surface. Les milieux humides ne couvrent que 4 % de la réserve, mais constituent un patrimoine exceptionnel, principalement avec les marais arctico-alpins à Laîche bicolore.

La préservation de ces marais dans un bon état de conservation est une priorité en Europe et justifie la mise en place du réseau Natura 2000 sur notre continent. Dans un contexte de dérèglement climatique, la pérennité de relictes glaciaires présentes dans les zones humides est un défi à relever. Pour évaluer « l’état de santé » et suivre l’évolution de ces marais, des suivis sont en cours depuis 2007 (en savoir plus). Landes et forêts n’occupent qu’une place très limitée mais participent à la biodiversité de ce territoire protégé. Sont installés dans ce vallon des bas-marais parmi les plus représentatifs des Alpes. Il est notamment possible d’y observer les huit espèces caractéristiques.

Dans l'état actuel de nos connaissances, c'est la flore vasculaire qui rassemble le plus d'éléments remarquables : pas moins de trente-deux espèces protégées sont répertoriées ; dix-neuf sont inscrites sur la liste rouge de la flore menacée de France. Citons le Crépis des Alpes rhétiques et la Seslérie ovale dont toutes les populations françaises actuellement connues sont localisées en Vanoise et fleurissent entre autre dans la Réserve naturelle de la Grande Sassière.

Des inventaires partiels existent pour les mousses et plusieurs espèces très rares en France sont observées comme la Mnie apiculée et le Pseudocalliergon turgescent.

Des modestes insectes aux grands vertébrés, la faune de la réserve recèle de nombreuses espèces spécialisées des milieux d'altitude : Lièvre variable, Lagopède alpin, Monticole de roche, etc. Ce territoire est une zone qualitativement et quantitativement importante pour l'hivernage, la mise-bas et l'élevage des jeunes chez le bouquetin ; ces populations sont suivies toute l'année par les gardes-animateurs et les agents du Parc. La réserve est aussi un site privilégié pour l'alimentation de l'Aigle royal et du Gypaète barbu. À noter que les populations de marmottes font l'objet d'études scientifiques depuis les années 1990 par l'Université Claude Bernard à Lyon ; les résultats obtenus sur l'éthologie de ces rongeurs hibernants sont uniques au monde.

 

Chamois dans la Réserve naturelle de la Grande Sassière
Chamois dans la Réserve naturelle de la Grande Sassière, MELE Stéphane - PNV

Activités et animations

La Réserve naturelle nationale de la Grande Sassière se prête aisément à la découverte de la montagne. La randonnée pédestre est l'activité touristique la plus développée. La fréquentation estivale est estimée à 20 000 personnes. Elle concerne aussi bien le public familial qui se promène le long de la piste qui mène au barrage que les amateurs de haute montagne qui gravissent la pointe de la Grande Sassière et la Traversière.

Chaque été des sorties sont organisées par le gestionnaire à destination du grand public, pour en savoir plus consultez l'agenda. Des gardes-animateurs sont responsables de l'accueil, de l'information et de la surveillance ; ils participent aussi aux missions scientifiques.

 

Sortie handi-rando
Sortie handi-rando, MELE Stephane - PNV

Réglementation

Réglementation Réserve naturelle Grande Sassière

La règlementation est rappelée sur des panneaux aux différents points d'entrées de la réserve.

  • Cueillette interdite : ni cueillette, ni prélèvement : animaux, plantes (génépi compris), minéraux et fossiles appartiennent au paysage.
  • Chasse interdite : pas de chasse ni d’arme : ici tous les animaux sont protégés. Pêche ?
  • Déchet interdit : pas de déchets pour conserver une nature propre.
  • Feu interdit : pas de feu (même sur l’aire de bivouac) pour éviter la dégradation des sols. Les feux stérilisent les sols pour des milliers d’années en altitude, et il faut entre 15 000 et 40 000 ans pour constituer 10 cm de sol sous nos latitudes. Chaque feu modifie le cycle de l’azote, du calcium, éléments essentiels pour les plantes.
  • Circulation des véhicules interdite : pas de véhicule à moteur : à l’exception des véhicules autorisés, cet espace se découvre à pied.
  • Bruit interdit : ni bruit ni dérangement, pour la quiétude de tous.
  • Survol interdit + Drone interdit : pas de parapente, planeurs ou autre sport aérien : le survol à moins de 1000 m du sol est interdit pour la tranquillité de la faune sauvage. Les drones sont également concernés par cette interdiction. 
  • Chien en laisse : les chiens sont autorisés uniquement tenus en laisse. En effet, les chiens sont identifiés de façon instinctive comme un prédateur par la plupart des espèces de la faune sauvage, ce qui génèrent un stress important chez elles. Les femelles gestantes peuvent avorter, les oiseaux abandonner leur couvée… De plus, les déjections de chien peuvent contenir des vers intestinaux provoquant une maladie mortelle chez le bouquetin et le chamois. Enfin, les chiens peuvent occasionner des dégâts sur les troupeaux domestiques, et perturber le travail des chiens spécialement autorisés (conduite, protection).
  • Camping interdit : pas de camping, pour préserver la beauté des sites et éviter les pollutions. Le bivouac est également interdit, sauf pour la période de juin à août, entre 19h et 7h, sur l’emplacement dédié en rive gauche du barrage (voir carte ci-dessous).
  • VTT interdit : la pratique du vélo n’est pas autorisée, à l’exception de la piste carrossable jusqu’au lac de la Sassière. Il s’agit ainsi de réduire les conflits d’usage avec les randonneurs, d’éviter la dégradation des sentiers et de limiter le dérangement de la faune.