Présentation

Le bouquetin des Alpes est un animal trapu, campé sur des pattes robustes munies de sabots adhérents à la roche. Son pelage est variable en épaisseur et couleur selon les saisons, devenant plus clair et plus court en été. Ses cornes légendaires peuvent atteindre 1 mètre chez les plus gros mâles et sont de taille plus modeste chez la femelle.

La trace des premiers bouquetins, vous ne la trouverez pas au sol, mais sur les murs des grottes paléolithiques, dans des dessins vieux de 14 000 ans. Mais en vérité, il était là bien avant : 100 000 ans environ. Puis, non content de tirer son portrait, l’Homme s’est acharné à le tirer tout court, jusqu’à menacer l’espèce de quasi-extinction… 

En France, c’est en 1963 avec la création du Parc national de la Vanoise que la tendance s’inverse. D’une soixantaine d’individus à l’époque, la population dans le massif est aujourd’hui d’environ 3 000 : soit la plus grande population de bouquetins en France. Véritable symbole du Parc et de la protection de la nature, il a eu sa place sur la médaille des premiers gardes du parc, signée Samivel.

Habitat

Doté de sabots antidérapants, le bouquetin a trouvé dans les milieux escarpés, parois rocheuses et prairies d’altitude, habitat à son pied ; avec une préférence affichée pour les versants orientés au sud, à l’abri du vent et rapidement déneigés.

Sans gîte, c’est dans des grottes ou dans l’anfractuosité des rochers qu’il se met à couvert pour la nuit. Campé entre 2 700 m et 3 300 mètres d’altitude en été, il n’hésite pas à descendre dans la vallée au printemps pour brouter l’herbe tendre. Rien d’étonnant, puisqu’avant de se retirer dans la montagne, loin des fusils, le bouquetin occupait bien d’autres territoires, à condition qu’il y ait du rocher et des falaises.  

Prédation / protection

Fortement chassé et braconné à partir de 1550, le bouquetin a failli disparaître vers 1820, avec une population mondiale réduite à une centaine d’individus entre Grand Paradis et Vanoise. Sa survie, l‘espèce la doit au roi Victor-Emmanuel II qui créa une réserve privée près de Valsavaranche pour préserver ses derniers représentants. Créations de parcs naturels aidant, campagnes de réintroduction se succédant, les survivants ont permis de repeupler les Alpes et de recoloniser une partie de l’aire de répartition initiale. La population mondiale actuelle avoisine les 50 000 individus.

Désormais protégée en France, l’espèce, et notamment ses petits, comptent encore quelques prédateurs naturels. Parmi eux, le renard et le loup, auquel le bouquetin échappe grâce à son agilité, lui permettant de rejoindre des zones escarpées, accessibles à lui seul. Tout risque n’est pas pour autant écarté. Pour cet habitué des sommets, le plus grand danger vient aussi du ciel, avec l’aigle royal.