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Le conseil scientifique du Parc national de la Vanoise a tenu sa session de terrain annuelle le 9 juillet en Haute Maurienne sur le site de Plan du Lac (Val-Cenis Termignon).

Les déplacements sur le terrain permettent aux membres du conseil d'appréhender sur le terrain des projets et actions pour lesquelles ils ont eu à étudier les dossiers en cours d'année. L'occasion aussi d'échanges directs avec les équipes de terrain, d'où le choix cet été du site de Termignon, qui concentre de nombreux sujets depuis l'an passé : autonomie énergétique du refuge de Plan du Lac, démantèlement d'une ligne électrique aérienne en cœur du Parc, requalification du parking de Bellecombe, prototype d'abri pastoral héliportable "Tatou" en conditions réelles d'utilisation, etc.

Dans le cadre des démarches entreprises pour ouvrir au maximum les instances du Parc (par exemple lors du conseil d'administration du 2 juillet), les présidents du conseil d'administration et du conseil scientifique se sont entendus pour convier les administrateurs qui le souhaitaient à assister aux échanges et mieux prendre la mesure de la teneur des débats et du travail accompli par le conseil scientifique. Deux membres du conseil d'administration étaient présents le 9 juillet : Rozenn Hars (présidente) et Denis Plaze (personnalité à compétence locale sur les sports de nature).

 
À l'ordre du jour...
 

Le loup

Cette séance a été l'occasion de faire un point d'étape particulier sur le loup (le Parc est concerné par 4 zones de présence permanente), l'évolution des dommages aux troupeaux depuis 2010 et d'échanger sur les actions mises en œuvre spécifiquement dans le cœur du Parc pour accompagner les éleveurs. En 2019, 3 nouveaux abris héliportables ont été acquis, portant ainsi à 10 le nombre d'abris pouvant être mis à disposition des éleveurs du Parc afin de renforcer le gardiennage sur des secteurs isolés, voire initier des pratiques de gardiennage lorsque l'absence de logement ne le permet pas. Le conseil scientifique a également salué le projet de brigade de bergers d'appui mis en place à titre expérimental en Vanoise pour l'estive 2019, considérant que le renforcement de la présence humaine constitue le principal levier pour limiter le niveau de prédation. Les deux bergers recrutés interviendront en remplacement ou en renfort des bergers présents, lorsque la prédation récurrente impose une vigilance sans relâche et implique des situations de fatigue, voire de détresse.

Lors de la prochaine réunion du mois de novembre, un point sera fait sur l’effarouchement, synthèse et actualisation si besoin des précédents avis émis par le conseil à la lumière des expérimentations et améliorations des connaissances à l’échelle nationale.

 

Les drones

Les modalités d’application de la réglementation permettent à la Directrice de délivrer des autorisations dérogatoires individuelles de survol du cœur du Parc à une hauteur inférieure à 1 000 m du sol pour des aéronefs motorisés dans deux cas spécifiques :

  • pour les missions de service public réalisées par l’établissement public du Parc national ou pour son compte, les missions scientifiques, les missions publiques de couverture photo-aérienne ;
  • pour les besoins des travaux autorisés, de la maintenance d’équipements d’intérêt général et le ravitaillement des alpages et des refuges

Des demandes commencent à arriver pour l’utilisation de drones à des fins scientifiques. Leur nombre devrait croître dans les années à venir, en raison des avantages qu’ils présentent (l’accès à des zones inaccessibles ou dangereuses, la cartographie fine, la surveillance régulière de pièges pour éviter la mortalité des animaux pris, le suivi de la faune, la limitation des effets induits par la présence humaine lors des observations, l’efficacité dans la collecte des données par rapport aux moyens…).

Cependant, leurs effets directs et induits sur la faune sauvage ne sont pas encore bien connus (quelques études ponctuelles existent mais ne sont pas transposables à toutes les espèces). Des questions éthiques se posent : jusqu’où peut-on aller dans la récolte de données scientifiques dans un espace protégé, quelle en est la perception par le public qui peut considérer que c’est une atteinte à la naturalité recherchée ?

Afin d’appuyer la direction du Parc pour délivrer les autorisations, le conseil scientifique propose dans un premier temps que les demandes lui soient transmises afin d’évaluer au cas par cas les demandes. En s’appuyant sur des cas concrets, le conseil pourra, dans le temps, élaborer un cadre général de traitement des demandes.

 

La quiétude hivernale en montagne

Dans la continuité des travaux entrepris par le Parc en 2018, l’EDYTEM est venu présenter les résultats d’un travail de thèse mené par Léna Gruas (appuyée par Francesca Jeanparis) sur les Pratiques récréatives en territoire de montagne et cohabitation avec la faune sauvage emblématique. Ce travail a commencé en 2014 sur le massif des Bauges, puis en 2015 l’étude s’élargit avec le massif de Belledonne et des Aiguilles Rouges. Depuis cet hiver, le Massif de la Vanoise a intégré cette enquête qui a pour but de mieux connaître la typologie les pratiquants d’activités sportives afin de mener par la suite des actions d’information et de sensibilisation sur les impacts liés à l’activité humaine sur la faune.

En 2020, une enquête du même ordre sera menée avec les socio-professionnels, afin de mesurer leur niveau d’information sur les impacts des activités humaines de loisirs sur la faune sauvage et la perception qu’ils ont du dérangement.

Fort de ces enquêtes, un collectif de travail sera constitué en 2020 afin de proposer des axes de travail et des solutions co-construites avec les différents acteurs pour mieux communiquer et préserver la tranquillité des animaux sauvages. Le Groupe de Travail sports de nature, instauré dans le cadre du protocole "Bien vivre en Vanoise", sera étroitement associé au pilotage de ces travaux.


Source URL: https://vanoise-parcnational.fr/actualites/conseil-scientifique-du-parc-du-9-juillet-2019