Après celle réalisée dernièrement dans un nid de Val d'Isère, une nouvelle opération de prélèvement génétique va être menée à Bessans, dans un nid également déserté par les gypaètes barbus, suite à une reproduction infructueuse. Cette opération très encadrée, réalisée avec des spécialistes d'Asters, s'inscrit dans la démarche de meilleure connaissance de l'espèce à laquelle contribue le Parc national de la Vanoise.
Le gypaète barbu, l'un des vautours les plus rares en Europe, fait l'objet d'un programme européen de réintroduction depuis 1986 dans les Alpes. De nombreuses actions de suivi sont également menées pour mieux connaître et protéger cette espèce menacée.
La connaissance des oiseaux, nés en captivité et réintroduits ou nés dans la nature, passe notamment par leur identification. Celle-ci permet de savoir d'où ils viennent, où ils vont et de mieux comprendre leur mode de vie. La récolte de plumes, au pied des aires fréquentées par le gypaète barbu ou dans la nature, est un des moyens essentiels pour obtenir ces informations. Les plumes constituent en effet un matériel génétique qui va permettre d'établir le génotype de l'oiseau.
Les plumes récoltées sur l'arc alpin, notamment par les gestionnaires d'espaces naturels et les naturalistes, sont confiées pour analyse à la Vulture Conservation Foundation, en Suisse. Les résultats sont centralisés dans la banque de données génétiques créée en 1998. Une plume analysée est ensuite comparée avec les résultats de la banque de données.
Le premier prélèvement réalisé en 2016, dans le nid du Rosuel (Peisey-Nancroix), avait notamment permis de déterminer le génotype et le sexe du gypaèton Pirou, un mâle, et d'obtenir des informations sur l'origine et les déplacements de ses parents. Dans la même démarche, un autre prélèvement de matériel génétique a eu lieu fin mai dans le nid de la Daille à Val d'Isère.
Comme pour les interventions précédentes, cette nouvelle opération à Bessans est encadrée par un arrêté ministériel. Le nid est actuellement déserté, suite à l'échec de la reproduction, et les adultes ne le fréquenteront pas jusqu'à la prochaine saison de reproduction.
Réalisée avec le Parc national de la Vanoise, l'opération sera conduite par Asters, conservatoire d'espaces naturels de Haute-Savoie. Une équipe de deux cordistes aguerris va intervenir, guidée par des agents du Parc national de la Vanoise.
Des prélèvements seront effectués dans la couche de laine récupérée par les gypaètes sur des cadavres d'ovins. Seront également récoltées des plumes. L'analyse d'excréments permettra par ailleurs de déceler l'éventuelle présence de plomb, cause de saturnisme et facteur de mortalité du gypaète barbu.