Sentinelles du climat
Les glaciers de la Vanoise ne sont pas seulement magnifiques à observer, ce sont aussi des témoins précieux pour la science. En étudiant leur évolution sur plusieurs décennies, les scientifiques constatent les effets du dérèglement climatique. Ils sont à la fois des témoins du passé et des gardiens du futur, protégeant une ressource indispensable : l’eau douce. La régression de ces géants de glace, indicateurs clés du climat, ont des conséquences majeures (allongement des sécheresses, intensification des pluies, augmentation des températures...).
Vie d'un glacier :
Les glaciers alpins, victimes du réchauffement
Les glaciers alpins fondent à vue d’œil : depuis 1850, ils ont perdu 35 % de leur surface et 50 % de leur volume. Un recul spectaculaire lié au réchauffement global. Prenons l’exemple des glaciers de Vanoise : leur surface a diminué de 60 % depuis cette époque. Ce recul s’accélère depuis les 2 dernières décennies.
L’approvisionnement en eau pour nos besoins (eau potable, agriculture, industrie) est perturbé, tout comme les écosystèmes, tandis que les risques naturels augmentent. Sauf exception, les glaciers sont tous en phase de recul, principalement à cause d’une fonte accélérée.
Source : site de l'observatoire photographique des paysages de Vanoise
Zones humides : l’héritage des glaciers
Quand les glaciers reculent, ils laissent place à de vastes étendues minérales qui localement, à la faveur des replats, peuvent évoluer vers des zones humides. Celles-ci sont progressivement colonisées par les amphibiens, les insectes et les plantes. Ces milieux sont souvent dominés par des groupements végétaux très originaux adaptées aux conditions très froides de haute altitude, que l’on range sous le vocable de marais « arctico-alpins ». Leur végétation relativement clairsemée se compose de petites plantes aux fleurs discrètes, héritées de la dernière grande glaciation.
Préserver ces milieux en mutation est essentiel pour accompagner cette transition et protéger la richesse naturelle de nos montagnes.
L’eau, source de vie en montagne
Le Parc national de la Vanoise abrite plus de 2 000 plantes à fleurs et fougères, et une faune riche comprenant des bouquetins, chamois, marmottes, lièvres et oiseaux emblématiques comme l’aigle royal et le gypaète barbu. Les glaciers, trésors alpins, fournissent une eau vitale pour la biodiversité. Leur fonte estivale crée des écosystèmes uniques, abritant des espèces rares inféodées aux milieux froids et humides. Ces écosystèmes spécifiques et préservés, font de nos montagnes des refuges irremplaçables pour les espèces.
Lacs d’altitude : des sentinelles du climat
Les lacs de montagne sont très sensibles et réagissent vite aux changements environnementaux, notamment pour les paramètres de température de l’eau ou de durée d’englacement. Leurs eaux froides et pauvres en nutriments abritent des espèces spécialisées, comme la grenouille rousse, capable de pondre ses œufs jusqu’à 2 800 m d’altitude, ou la linaigrette, une plante aux pompons blancs qui résiste à 2 750 m grâce à une photosynthèse adaptée. Fragiles, ces écosystèmes se préservent mieux si on les admire sans y pénétrer !
Le saviez-vous ?
En Vanoise, les marais à laîche bicolore (Caricion bicoloris-atrofuscae) sont des marais arctico-alpins. Ces milieux exceptionnels et menacés, abritent des plantes très rares comme la tofieldie naine et la laîche bicolore. Le Parc national constitue un refuge privilégié en France, essentiel à leur préservation.