En 2014, suite au constat que les comptages ponctuels n’étaient pas adaptés aux suivis démographiques des populations de chamois, les parcs nationaux de montagne ont lancé une réflexion pour harmoniser leurs suivis chamois/isards.

Ce travail a débouché sur la mise en œuvre d’une méthode de type indiciaire appelée “méthode des Indicateurs de Changements Écologiques” (ICE). Cette méthode consiste en la répétition des comptages sur un ensemble de quartiers (périmètres définis) au sein d’une même unité géographique. C’est à l’échelle de ces unités géographiques qu’il est possible de dégager une tendance démographique de la population suivie.

Cette méthode de travail suppose l’application rigoureuse et durable de protocoles précis et standardisés correspondant à trois familles d’indicateurs. Il est indispensable de suivre simultanément au moins deux d’entre eux pour établir les tendances d’évolution sur un pas de temps donné et sur un espace donné. Ces indicateurs sont relatifs :

1. aux effectifs présents. On parle d’indicateurs d’abondance,
2. à la condition physique des animaux. On parle d’indicateurs de performance biométrique / écologique,
3. à l’impact sur la végétation. On parle d’indicateurs de pression sur le milieu.

Les 2 indicateurs retenus par la Vanoise sont :  

1. L’ICE d’abondance (nombre moyen de chamois adultes et éters* vus lors d’un passage sur un quartier de la zone (tous quartiers et passages de l’année confondus))
2. L’ICE de performance (rapport moyen du nombre de chevreaux sur le nombre d’individus des autres classes d’âges (adultes et éters) vus lors d’un passage sur un quartier de la zone (tous quartiers et passages de l’année confondus)).

En Vanoise, le comptage s’effectue sur 20 quartiers répartis sur 3 unités géographiques (Vanoise Sud, Vanoise Nord et Vanoise Est) sur une période d’un mois du 15 septembre au 15 octobre de chaque année. Et pour que celui-ci soit significatif, 4 passages sont nécessaires sur un même quartier sur ce mois de comptage.

Une population de chamois en baisse

Depuis 2015, cet indice d’abondance est en baisse constante. La population « Vanoise » semble donc poursuivre sa phase de décroissance. Avec des différences entre unités géographiques. Ainsi Vanoise Sud serait stable, Vanoise Est et Vanoise Nord en décroissance. Le protocole ainsi déployé par l’ensemble des équipes du parc répond donc à une seule et même question : quelle est la tendance démographique des populations de chamois du parc : augmentation, diminution, stagnation ?

Cette méthode ne permet pas de comprendre les origines de ces fluctuations de populations de chamois, ni de donner une valeur absolue des effectifs sur le territoire du Parc national de la Vanoise.

Cependant de nombreux facteurs (cycle densité-dépendance caractéristique des ongulés sauvages de montagne, impact des activités anthropiques (pastoralisme, tourisme, activités sportives diverses…) peuvent être à l’origine du déclin démographique constaté sur l’ensemble de la Vanoise et/ou de certains secteurs.

Les derniers comptages de 2024 semblent confirmer ces tendances. Les analyses sont en cours.

Pour en savoir plus : Rapport suivi chamois 2015-2022

*individus entre 1 et 2 ans