Alpine et menacée
Le chardon bleu (eryngium alpinum) n’a de chardon que le nom, même si sa fleur ressemble à celles des plantes de la famille des chardons. Le chardon bleu, encore appelé Reine des Alpes ou Panicaut des Alpes, est, lui, de la famille de la carotte sauvage ou du fenouil.
Espèce endémique des alpes, elle est présente en France, de la Vanoise au Mercantour, selon une distribution fragmentée en petits îlots. Le plus souvent, les chardons bleus n’y sont présents qu'en effectifs réduits.
En Vanoise, l'espèce n'est visible que dans cinq communes : Pralognan-la-Vanoise, Champagny-en-Vanoise, Saint-Martin-de-Belleville pour la Tarentaise et Val-Cenis Termignon ainsi qu’une station récemment découverte à Bonneval-sur-Arc, pour la Maurienne.
Des mesures de protection
Face à ce constat, cette espèce protégée au niveau national, emblématique des Alpes, nécessite une attention particulière en vue de sa préservation.
De nombreuses études ont été menées à son sujet et permettent aujourd’hui de mettre en place des mesures de gestion efficaces pour sa protection. On sait maintenant que la fauche tardive et le pâturage à l’automne favorise son développement. À contrario, au printemps, ses feuilles tendres font le régal des herbivores, ce qui compromet son développement jusqu’à la floraison.
Une mise en défens printanière de la reine des Alpes (filets à mouton et clôtures) avec l’accord des différents propriétaires de parcelles est une solution pour la protéger.
Les acteurs du territoire se mobilisent
Au printemps 2023, à Val-Cenis Termignon, un filet de 300 m linéaire a été installé par les éleveurs, en collaboration avec les agents du Parc national de la Vanoise, pour protéger le haut d’une combe abritant de nombreux pieds. Pour compenser le manque d’herbe occasionné par la mise en défens, la commune a mis à disposition de l’éleveur une nouvelle parcelle.
Plus tard en saison, le recensement de la population de chardon bleu a dénombré 673 pieds au stade végétatif et 23 pieds fleuris !
Les résultats sont très encourageants grâce à l’investissement et à la collaboration des différents acteurs.
C’est un bon début qu’il faut poursuivre dans les années à venir pour voir refleurir cette reine des Alpes